Le design est-il l’ultime figure de l’histoire de l’art ? D’une « ruse de l’art » qui, prenant la place de la « ruse de la raison » hégélienne, aurait sécrété un monde de « l’art à l’état gazeux », habile à dissoudre les hiérarchies High&Low en « design » ?
Le design prend son essor à la fin du XIXe siècle avec celui de la classe bourgeoise. Il est « l’expression » par excellence de cette classe que Marx désigne comme « la plus éminemment révolutionnaire de toute l’histoire de l’humanité ». C’est dans cet esprit qu’elle lance une OPA sur le plus vieux marché du monde, celui de la beauté ; au moment où celle-ci est répudiée pour « prostitution » par ceux-là mêmes qui lui ont consacré leur vie depuis toujours : les artistes.
Dans ce procès de détournement, les marchandises de l’industrie reçoivent une part de l’aura sacrée de la « beauté désintéressée » des « œuvres d’art » qui, elle-même, avait hérité d’une part de celle des « œuvres de culte », lorsque ces dernières ont été extradées dans les musées de la République, pour être offertes, ainsi « métamorphosées », à la contemplation du « peuple universel des droits de l’homme ».
« (To) Design » dit ce coup de force et de génie du « bourgeoisisme ». Ce « transfert de pouvoir » – « translatio imperii » grâce auquel la classe la plus « enfumeuse » de l’histoire de l’humanité réussit à harmoniser, avec plus ou moins d’humour, le sacré et le profane, dans l’eucharistie de marchandises joutant de luxe; quitte à inviter ses penseurs à repenser avec Nietzsche et Dewey l’expérience esthétique comme une expérience s(c)ynesthésique.
Il faudra toutefois attendre l’exposition des Brillo Boxes de Warhol à la Stable Gallery en 1964 pour que, d’une part, le design acquière une véritable plus-value d’art, et que, d’autre part, l’art se réconcilie avec la beauté. Dés lors, c’est sur le modèle de The Business Warhol Entreprises que les principaux artistes et designers de la fin du XXe siècle vont développer des clusters d’entreprises propres à faire rayonner leur « griffe » dans le monde entier en déployant des chaînes de galeries, sites web ou salles de vente eux-mêmes identifiables au premier coup d’œil au design de leur logo.
Poursuivant la réflexion engagée dans AC-DC : art contemporain, design contemporain (éd. HEAD, Genève, 2008) et Philosophie du design (Figures de l’art 25, éd. PUPPA, 2013), les articles de ce numéro 29 de Figures de l’art, qui proviennent pour l’essentiel du colloque : « Le design dans l’art contemporain » que nous avons organisé au Capc, Musée d’Aquitaine et Cap Sciences de Bordeaux en novembre 2013, analysent l’art dans le miroir du design et le design dans celui de l’art.
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